
Fils d’un maçon qui œuvre pour les Monuments Historiques, Martin Giesbert est rapidement orienté vers le métier de staffeur-ornemaniste. C’est le coup de foudre avec cette profession d’artisan d’art qui consiste à travailler le plâtre pour créer ou restaurer des décors intérieurs : moulures, corniches, rosaces, colonnes ou plafonds sculptés.
À l’âge où il faut passer son Bac, Martin rejoint l’une des trois seules formations en France dont il sort, le seul, médaillé d’or, récompensé comme meilleur apprenti. Il est repéré en particulier pour son sens de la précision, qualité essentielle, bien que, souligne-t-il : ”S’il faut être méticuleux en atelier, ensuite on détruit un peu le travail afin d’adapter la pose aux murs qui ne sont jamais droits in situ.”
Les premières années sont salariées, près de Caen, où il est invité à refaire toute l’ornementation du Casino Barrière de Trouville-sur-Mer. Mais la rencontre d’une Rouennaise le conduit à s’installer sur le territoire de la Métropole. En janvier 2025, il ouvre un atelier à Petit-Quevilly et se lance à son compte. Les projets s’enchaînent, dont la Maison Napoléon à Elbeuf. Le plus beau en date : "une maison de maître à Mont Saint-Aignan, entièrement moulurée et ornée de bas-reliefs. “Je suis fascinée par la beauté du monde de l’ornement.”
Il est évident que pour exercer ce métier qui se fait rare et requiert une expertise, il faut être passionné. “Ce métier nécessite d’être curieux de l’architecture et des décors. Il faut être créatif, imaginer ses propres outils, mener une réflexion intense pour réaliser et adapter chaque ornement”. Et c’est ainsi qu’au titre d’artisan d’art, il reçoit l’accompagnement de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, en partenariat avec la Métropole, afin que le savoir-faire si spécifique perdure, voire s’exporte, puisque Martin pourrait bien participer à un projet de restauration de château en Chine, où ces techniques ont été perdues.